au dispatch rapiècement des contours

j’ai une obsession à calculer en duo comme on m’a appris à le faire mon cerveau conditionné à l’hétéronormativité 1+1 = 2 le chiffre magique synonyme de discount rabais promis selon deux cas de figures : si tu es plus de 10 dans l’extrême abondance de bons liens sociaux divisible en pairs ou si tu es 2 bien docilement 2 confortablement 2 deux humains ensemble ça donne droit à des rabais à des tables au restaurant à des dépenses bien calculées forfait deux pour un couple de deux autobus deux sièges deux deux deux toujours en duo avec ton partenaire ta meilleure amie ta sœur tu mets les bouchées double ravale l’envie d’inviter ton ami à vous rejoindre recrache la discussion de groupe où vous étiez trois il manque un élément un +1 à trouver une place vacante tu ne peux pas penser en trio le trio est salé musical sportif mais n’est pas social ou amoureux le trio demande une valeur mise de côté en consigne en suspens tu te demandes si l’enfant du milieu est voué à être ce troisième lien mal-aimé politisé rejeté car indivisible l’agencement fait la paire l’accord est binaire l’étiquette saillant éclate car il échoue au test ultime de la divine multiple de 2 qui malgré moi influence ma vision des choses je pense au pluriel je suis un chiffre multiple qui se regroupe et se redivise pour rejeter le capital d’un individualiste à la chaîne je pense au pluriel malgré moi et en toute conscience j’achète une caisse de 6 ou je prends 2 pour 1 sur les micro et encore sans exception je magasine de fausses lotos doublement aliénée deux deux deux deux comme un mantra contraignant contrôlant tellement rassurant facile à répéter 1+1 = 2 deux fois plus.

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